Voyager en famille

blue-guy-holding-dollar-sign-296x300 Les Argentins ne se sont toujours pas remis de la crise économique de 2001, ceci devient une évidence lorsqu’on considère la valeur de leur monnaie nationale. Officiellement, un dollar américain donne environ 8.65 pesos. A ce taux, le coût de la vie en Argentine est à peu près comparable au nôtre. Mais il y a le taux officiel, c’est-à-dire celui que nous charge la carte de crédit ou de débit, et il y la monnaie bleue, el dolar azul. Qu’est-ce que la monnaie bleue? Dans n’importe quel autre pays on dirait le marché noir, mais ici en Argentine on lui a préféré l’expression monnaie bleue parce que ça sonne moins illégal (oui, oui!) et aussi parce que c’est devenu une pratique courante que de transiger sur le marché noir, euh… bleu. Tapez dolar azul  sur Google et vous allez trouver des sites qui vous donnent le taux de change officiel de la devise non-officielle.

 

En ce moment le dollar américain donne environ, tenez-vous bien, 14 pesos!  A ce taux, je vous confirme qu’on fait de bonnes affaires comme touristes!

 

Le dollar bleu se maintient stable

Comment se fait-il qu’il y ait un écart aussi grand entre les 2 taux; est-ce que cette pratique constitue une forme de blanchiment d’argent? Non, en fait, l’émergence du marché bleu est une conséquence directe des mesures mise en place par le gouvernement afin de protéger la valeur du peso. Les règlementations financières font en sorte qu’il est très laborieux pour un Argentin de se procurer des devises étrangères, même s’il peut en prouver le besoin (un futur voyage à l’étranger par exemple).  Même nous, les touristes, ne pouvous sortir plus de l’équivalent en pesos de 150 dollars US à la fois, avec un frais de guichet exorbitant. De plus, les Argentins ont perdu confiance en leur devise – sur une pente descendante depuis le début de l’année – alors ils ont comme pratique de tranférer leurs avoirs en devises stables, lire dollar américain ou euro.

– Dieu, qu’est-ce qui vole si haut? une de tes nouvelles créations? – Non, ce n’est pas de moi… C’est une création des Argentins, le dollar « bleu »…

Le marché bleu n’est certes pas légal, mais il est, disons, toléré. A Buenos Aires, l’échange de devises se fait sur une très longue rue piétonnière, la rue Florida, en plein coeur du quartier touristique. Les Argentins, qui abusent allègrement des superlatifs, vous diront que la rue Florida est la plus longue rue piétionnière au monde, mais ce n’est pas vrai: le record appartient à la ville de Copenhague (merci encore Wikipedia). Pour en revenir à la rue Florida donc, il y a sur cette rue environ 4 ou 5 « changeurs » par bloc. Ils sont faciles à reconnaître, ce sont les seules personnes arrêtées dans une rue où la marée humaine se déplace à grandes enjambées comme sur les trottoirs à New York. La plupart murmure « cambio, cambio, change money » lorsqu’on passe tout près d’eux, alors que d’autres ne se gênent pas pourcrier « CAMBIO, CAMBIO! » assez fort pour qu’on les entende deux coins de rue plus loin.

Un dollar… bleu!

En tant que consommateur averti (et comme tout bon Québécois qui n’aime pas se faire avoir par le gouvernement, surtout un gouvernement étranger), je suis allé « tester » ce marché bleu. Mais pour échanger des devises américaines, il faut en avoir, et il est impossible d’en retirer aux guichets à Buenos Aires – toujours la règlementation. Grâce à un guide touristique j’ai appris qu’on peut aisément en retirer en Uruguay, de l’autre côte du Rio de la Plata. La Rivière d’Argent, elle porte bien son nom celle-là!  Un ferry journalier amène les touristes à Colonia del Sacramento en Uruguay, une charmante petite ville fortifiée qui figure au patrimoine mondial de l’Unesco. On visite la vieille ville, puis on fait un court détour par le centre-ville (une rue) où s’alignent une demi-douzaine de guichets qui crachent les billets verts pour la horde de touristes qui attend patiemment en file sur le trottoir.  En résumé donc on visite un site exceptionnel et ce voyage s’auto-finance: C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups!

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La petite ville de Colonia avec, en arrière-fond, le ferry qui nous y amène

 

Avec les dollars en poche je suis allé me promener rue Floride afin de trouver des changeurs; ca a été un jeu d’enfant. L’échange de monnaie sur le marché bleu fait partie des choses normales de la vie ici. La deuxième fois j’ai emmené Émile avec moi.  Père indigne, penseront certains!  Je suis plutôt d’avis qu’il va vouloir vivre ses propres expériences avec sac à dos plus tard alors il faut l’initier aux trucs de routards. Emile a adoré l’expérience, il m’a dit qu’il se sentait comme dans un film de gangsters quand il a vu le coffre-fort dans le petit « bureau » (une armoire à balais…) du changeur!

 

Si jamais vous décidez de visiter l’Argentine un jour, assurez-vous d’avoir avec vous une bonne liasse de billets verts!

2 commentaires on “Pauvre peso argentin

  • Salut à la famille , Éric tu pourrais t’ouvrir un compte d’échange et financer le reste du voyage. lol Nous sommes content de voir que tout se déroule bien ,bonne continuité,Loulou,Bob

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