Voyager en famille

Voilà déjà presque 4 mois que nous voyageons. Ouf, il s’en est passé des choses depuis notre départ du Québec le 7 août!  Nous sommes présentement en Polynésie française, au beau milieu du Pacifique depuis le 17 novembre et l’Amérique latine nous semble déjà loin derrière!

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Avant de partir en voyage, nous nous étions imaginé qu’à ce stade-ci de notre aventure nous aurions adopté une forme de routine quotidienne qui ressemble à celle à la maison: on se couche tôt, on se lève tot, on fait l’école le matin, on fait des visites touristiques l’après-midi, sans oublier d’intégrer l’exercice physique régulier (un peu de jogging, de yoga) à cette petite routine. Pour arriver à intégrer un tel mode de vie sur la route, nous avions planifié rester 1 semaine à endroit, question de se laisser justement l’occasion de nous poser doucement et entrer dans une routine. Et bien tout cela s’est avéré un peu comme de bonnes résolutions du nouvel an qui n’ont pas tenu plus de 3 semaines… Très rapidement, notre désir de toujours découvrir encore plus et de profiter au maximum de notre passage dans un pays a eu raison de la routine. Et… ON ADORE! C’est un réel plaisir de vivre le moment présent, organiser nos journées en fonction de ce que l’on a envie de faire, de voir (sans oublier d’intégrer les travaux scolaires bien sûr!). Bref, on a atteint notre rythme de croisière qui se situe à quelque part entre une routine bien définie et prévisible et un mode de vie « au gré du vent ».

Les enfants ont rapidement pris le rythme de notre mode de vie nomade. Très vite, ils ont développé la même avidité pour la nouveauté que celle qui nous nous fait voyager, Eric et moi, depuis plusieurs années. Pour les enfants, arriver dans une nouvelle ville, un nouvel hôtel, c’est toujours un moment excitant. Dès les bagages déposés, ils « disparaissent  » pour explorer les lieux. Ils trouvent toujours quelque chose qui rend la place « la plus cool « : une piscine, le chien du proprio, une table de billard, un lit à baldaquin (ça c’est Juliette)… Maintenant habitués aux hostels (auberges de jeunesse), ils sont impressionnés par le « luxe » lorsque nous avons un hôtel un peu plus « haut de gamme » (dans nos standards actuels, on est encore bien loin du Hilton!). Les enfants, surtout notre plus vieux, Emile, adorent l’ambiance « backpackers » des hostels et Emile aime bien placoter avec les jeunes routards.

Changer de pays veut dire redéfinir ses repères, recréer de nouvelles habitudes. Les enfants (et les parents!) doivent changer tous ces petits gestes du quotidien qui sont automatiques: « Les enfants, ne jetez pas le papier dans la toilette, ici on le met à la poubelle – Louis, ne rince rince pas ta bouche avec l’eau du robinet quand tu brosses tes dents. – Juliette, fais attention de ne pas avaler de l’eau quand tu prends ta douche. -Emile, marche avec nous, ne t’éloigne pas. » Des tonnes de nouvelles consignes qui ne semblent pas vraiment déranger les enfants. Pour eux, ce ne sont pas des contraintes, c’est juste différent de la maison, c’est tout. Pour les parents, ça peut quand même demander beaucoup d’énergie à tout faire « réapprendre » aux enfants… Mais c’est une période de transition qui a été courte, somme toute, car les enfants se sont adaptés très rapidement.

C’est fascinant de voir comment les enfants ont chacun leur manière bien à eux de vivre le voyage…  Émile a eu 10 ans en septembre dernier et, par sa maturité, il est plus près des parents.  Il participe beaucoup à l’élaboration des plans, il s’intéresse à ce que nous allons faire dans les prochains jours, les hôtels où nous allons dormir, le moyen de transport qu’on utilisera, etc.  Il fait aussi des suggestions sur des endroits qu’on devrait ajouter sur notre itinéraire (c’est d’ailleurs lui qui nous a convaincu de faire le détour pour aller voir le volcan Cotopaxi en Equateur).  Lorsqu’on discute avec d’autres voyageurs, Émile prend part aux conversations et il  nous est aussi très utile avec sa mémoire prodigieuse quand vient le temps de faire le bilan des dépenses!  De plus, il s’est récemment découvert une passion pour la photographie et il apprivoise tranquillement les fonctions de notre Canon.

Lors de notre voyage en Inde à l’automne 2011, Louis n’avait que 5 ans et il était parfois plus intéressé par le Ipad que par tout ce qu’on pouvait observer durant la journée…  Il s’était mérité le surnom de ‘bébé casanier’ — à ne pas utiliser en sa présence SVP!  Agréable surprise, Louis est très intéressé par toute la faune et la flore, et il veut tout comprendre! Il s’est montré d’une curiosité sans bornes lors de la croisière aux Galápagos!  Heureusement que notre guide naturaliste était très patient parce que Louis voulait tout savoir sur les espèces d’animaux, les arbres et les plantes, mais surtout, surtout, il rapportait au guide chaque coquillage et chaque os trouvé sur le sol et s’assurait de connaître leur nom.  On l’a vite surnommé ‘the bone collector’…  Il affirme maintenant qu’il veut devenir un scientifique plus tard.  Généralement, Louis est heureux lorsque l’activité demande un effort physique, comme effectuer une randonnée en montagne, ou, à défaut, sauter sur des bandes de trottoirs ou grimper sur des ruines…

Juliette, elle, est toujours de bonne humeur.  Elle chante, elle fait des blagues, elle semble s’intéresser à tout ce qui nous intéresse.  Mais sa passion à elle, ce sont les chats et les chiens des hôtels où nous séjournons. Quand on cherche Juliette, on la trouve toujours accrochée au cou du chat ou du chien de la place! Par ailleurs très aventurière, elle n’a pas hésité à faire le parcours de tyrolienne extrême au Costa Rica, à sauter du pont supérieur du navire aux Galápagos ou faire du rappel sur une paroi de 50 mètres dans les Andes!  Les autres touristes viennent souvent la féliciter pour son courage, auquel Juliette répond en baissant les yeux et en faisant un petit sourire gêné, parce que bien qu’elle n’ait pas froid aux yeux elle est encore timide face aux étrangers!

Sur la route, on a croisé quelques familles et c’est toujours une joie pour les enfants de se faire de nouveaux amis, même si ce n’est que pour une soirée. En plus, ça change la dynamique entre frères et soeur. Eh oui, même si les enfants sont complices et s’amusent bien ensemble, ils sont quand même toujours collés les uns aux autres, ce qui amène certaines intolérances et impatiences. Louis et Juliette ont bien du mal à gérer la proximité lorsque nous sommes entassés sur la banquette arrière d’un taxi: « Tasse-toi Louis! -Non Juliette, c’est à toi de te pousser et puis décolle ton épaule de la mienne! – Papaaa, Louis me touche le bras! ». Ouf, pas toujours facile et surtout très exaspérant pour les parents de devoir gérer ces situations quand notre préoccupation est de ne pas rater le bus ou assurer la sécurité de tous! Malgré ces inconvénients de la promiscuité constante, on apprécie beaucoup, comme parents, voir évoluer nos enfants au quotidien. On a la chance de les connaître sous toutes leurs facettes. Les divers évènements et expériences du voyage suscitent des réflexions et comportements de leurs parts et c’est toujours fascinant d’être témoin de leur façon d’aborder la vie.

L’enseignement scolaire nous permet aussi de mieux connaître les enfants au point de vue académique, ce qui nous était plus ou moins accessible en n’assumant que les devoirs à la maison après une journée d’école. Vivre l’expérience de « l’école à la maison » et enseigner à nos enfants était une partie du projet de tour du monde qui nous intéressait vivement. On n’est certes pas aussi organisés et méthodiques que les enseignants de formation, mais le travail académique avance très bien. On suit le programme des manuels scolaires en français et math et on complète avec des exercices d’enrichissement provenant de divers sites web. Et on a des amies enseignantes pour nous conseiller en cas de besoin (merci les filles pour votre support!). Ce qui est plus difficile quand on fait l’école à la maison, c’est la relation affective parent-enfant qui s’immisce dans le volet académique: les enfants rechignent parfois quand vient le temps de mettre le nez dans les livres ou bien ils négocient le travail à accomplir et les parents s’impatientent. C’est là qu’il faut prendre une grande respiration et rester zen ;-). Pour ce qui concerne histoire, science, géographie ou autres, on mise sur toutes les visites touristiques qu’on fait. On prend du temps pour discuter de ce qu’on a vu, appris, on dessine dans un cahier, on fait des questions-quiz pour le plaisir. Pas toujours facile de vulgariser pour faire comprendre des choses plus complexes aux enfants! En tous cas, en ce qui concerne l’apprentissage des langues, l’immersion de 3 mois en Amérique latine a été plus que positive. Les enfants comprennent maintenant assez bien l’espagnol quand on s’adresse à eux et ils peuvent répondre par de courtes phrases. Emile réussit même à tenir de petites conversations avec les gens que l’on rencontre et il agit comme traducteur pour moi quand on n’a pas Eric avec nous!

Finalement, nos premiers mois de voyage ont passé très vite et malgré quelques difficultés (le vol de nos appareils électroniques entre autres), le bilan est très positif. Toute la famille se sent bien dans ce nomadisme et nous apprécions vraiment toutes ces découvertes que nous faisons. Personne n’a le mal du pays et quand on demande aux enfants si leur vie à la maison leur manque, ils répondent rapidement que non. Il faut dire qu’avec Skype, les courriels, le blogue, on a très souvent des nouvelles de la famille et des amis, ce qui permet aux enfants de rester connectés avec tout le monde.

Nous nous envolons ce soir pour la Nouvelle-Zélande et c’est un nouveau chapitre qui commence. Chaque nouvelle destination est comme un nouveau projet, un renouvellement de notre enthousiasme et notre énergie. Jusqu’à la mi-février, nos billets d’avion ont été réservés avant notre départ et, avec du recul, on réalise que l’on apprécie avoir des dates précises qui ponctuent notre voyage et donnent une direction. Cela découpe notre voyage en étapes que l’on peut anticiper avec hâte et excitation. Je termine en saluant tout le monde qui nous suit que ce soit via le blogue, Facebook ou via la famille et les amis. Nous lisons avec bonheur chacun de vos commentaires ou courriels (désolé si on n’a pas toujours l’occasion d’y répondre). Ça fait du bien de sentir la famille et les amis autour de nous malgré la distance. Grosses bises!

5 commentaires on “Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas…

  • Content de voir que tout se passe bien! On lit vos récits et aventures de voyage avec beaucoup d’intérêt et les enfants sont heureux de voir les belles photos! Il est fascinant de lire vos aventures et apprentissages que vous vivez au quotidien.

  • Encore un grand plaisir de vous lire, et on vous remercie pour vos messages postés sur dropbox. Ça y est, on est en plein déménagement, et je réalise qu’on s’entoure de choses inutiles…. mais on est encore bien loin de limiter nos effets personnels à un ou deux sacs à dos par personne.
    Profitez bien de votre séjour Néozélandais, pour notre part, encore 13 jours à DC avant de commencer notre nouvelle vie d’Aix-en-provençois….. Take care, Cheers, Fabrice et Monica

  • Suave family,

    Great to read your news as always and even through the Google translate, your stories convey a sense of sheer enjoyment.

    I trust you have arrived in New Zealand and are enjoying the Land of the Long White Cloud. Although it is not the season for it, if you have the opportunity to watch a rugby match while you’re in New Zealand, do so. As painful as this is to say as an Australian, the New Zealanders can play rugby very well.

    Regards

    Chip and Jo

  • Heureux de prendre connaissance de ce bilan positif.
    Continuer dans la même direction de ce bonheur familial.
    Yolande, Jean-Gilles et Vanille qui vient de japper pour Juliette, mais sans oublier les garçons!!!
    XXXXX

  • Salut à vous tous,merci pour le partage de votre voyage. On vous souhaite un bon vol et beaucoup de plaisir dans ce nouveau pays,affections Loulou et Bob

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