23 janvier 2015 | Éric Sauvé | 5 Commentaires Voyager en famille Quand on pense à la faune australienne on pense évidemment au kangourou et au koala, mais en plus de ces deux espèces emblématiques il existe une impressionnante variété d’animaux et de plantes uniques au monde qui se sont adaptés aux conditions très difficiles sur ce continent. Ce faisant, ils ont aussi développé des particularités qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Par exemple, la majorité des arbres ici ne perdent pas leurs feuilles en hiver, ils perdent plutôt leur écorce. De même, l’Australie est le seul endroit au monde où évoluent des mammifères qui pondent des œufs: l’inimitable ornithorynque et l’échidné. Qu’est-ce qui a donné naissance à ces différentes espèces au comportement unique? Comment est-ce que se sont développées et adaptées la faune et la flore australienne? Plusieurs éléments de réponse se trouvent dans l’isolation de l’île, son climat soumis aux caprices de El Nino et la pauvreté de son sous-sol. L’émeu d’Australie est le deuxième plus grand oiseau au monde, derrière l’autruche. L’Australie est isolée des autres continents depuis plus de 45 millions d’années, c’est donc dire qu’outre la migration humaine datant d’environ 40 000 ans il n’y a eu aucune influence extérieure sur le développement des espèces ici. À titre de comparaison, il y a 15 000 ans lors de la dernière période glaciaire il était possible de se déplacer à pied de la pointe sud de l’Afrique jusqu’en Asie ou jusqu’en Amérique du Sud. Mais l’Australie est pendant toute cette période demeurée isolée jusqu’à ce qu’elle soit découverte par les Européens au 18e siècle. L’arrivée des Européens et l’introduction d’espèces extérieures à l’île ont grandement affecté l’équilibre ici, mais ça c’est une autre histoire… Des cygnes noirs. Avant sa découverte, on croyait impossible qu’un cygne soit d’une autre couleur que blanc. Le climat a aussi joué un rôle primordial dans l’évolution. Outre les pays exotiques, la majorité des pays expérimente au moins deux saisons: l’hiver, humide, et l’été, sec. Les saisons existent en Australie mais ont moins d’influence que El Nino, ce phénomène météorologique qui cause généralement un réchauffement climatique et accentue les risques de sécheresse. La majorité du continent australien reçoit très peu de précipitations annuelles et le débit d’eau des peu nombreuses rivières peut varier énormément. Ceci fait en sorte que la flore développe des mécanismes pour survivre aux longues périodes de sécheresse, et que les animaux doivent développer de nouvelles capacités pour s’assurer un approvisionnement régulier en nourriture. Par exemple, ceci explique en partie pourquoi l’Australie compte 10 des quinze serpents les plus venimeux au monde: quand les proies se font rares, un venin létal devient très pratique afin de minimiser les risques de laisser échapper sa victime… De même, l’Australie compte des plantes carnivores uniques au monde, des plantes qui ont préféré se nourrir d’insectes afin de pallier à l’approvisionnement irrégulier en eau et en minéraux. Des arbres sans feuilles en plein été, sur la Great Ocean Road. Quant au sol, ceci pourra paraître surprenant pour les amateurs de vin australien mais la plupart des sols ici sont d’une pauvreté désolante. Ceci s’explique du fait que le continent est pratiquement plat depuis des millions d’années et que, contrairement aux autres continents, il y a ici peu de rivières, pas de glaciers, très peu de volcans et peu de hautes montagnes pour assurer la richesse du sol. En effet, partout ailleurs, l’eau provenant des montagnes et glaciers a pour effet de répartir les minéraux sur les sols, ce qui assure leur fertilité. Les volcans assurent eux aussi la fertilité des sols, mais en Australie ils couvrent moins de 2% du territoire. C’est donc dire qu’une grande partie du sol australien est resté le même depuis des millions d’années. Les minéraux qui s’y trouvaient au départ ont été évacués par le vent et la pluie, si minime soit-elle. Il ne reste souvent que du sable et de grosses roches qui forment des pointes au sol. Dans ces conditions quasi-désertiques seules quelques plantes peuvent pousser et survivre. Bébé koala s’accroche fermement tandis que sa main ramasse les feuilles d’eucalyptus. En septembre dernier nous avons eu la chance de faire une croisière aux Galapagos, croisière qui nous a permis d’observer des espèces uniques au monde et en apprendre un peu plus sur la théorie de l’évolution des espèces de Charles Darwin. Le mythe veut que Darwin ait élaboré sa théorie révolutionnaire suite à sa visite aux Galapagos, mais en fait son voyage autour de la terre a duré plus de 4 ans, et il n’a passé que quelques semaines sur ces îles énigmatiques. C’est en fait en Australie qu’il a, pour la première fois de son voyage, fait mention dans son journal d’une nouvelle théorie sur l’origine des espèces. La faune et la flore uniques de ce continent presque inexploré à l’époque lui ont fourni d’autres preuves indéniables de l’incroyable capacité d’adaptation de la vie sur terre.
Ton article donne très envie ! Voir des espèces uniques grâce à une croisière, c’est ça la magie du voyage 🙂 Répondre
Merci pour ce cours de géo et d’histoire ,toujours agréable de vous lire (la famille) .Bonne journée et à la prochaine lecture, on vous aime Loulou et bob Répondre
Merci de nous partager d’aussi intéressantes informations. Tu es notre Charles Tisseyre du voyage . Répondre