Voyager en famille

Singapour est une ville-état fascinante, à plusieurs niveaux. C’est propre et sécuritaire, ça tout le monde vous le dira. Mais le plus intéressant c’est comment ils en sont arrivés là.

Singapour,  une ancienne colonie britannique, est une île peuplée de 5.4 millions d’habitants à la pointe sud de la péninsule de Malaisie. En voyant cette ville avec ses gratte-ciels au design audacieux, ces parcs verts, les voitures de luxe, il est difficile de concevoir qu’il y a 50 ans Singapour était le parent pauvre de la Malaisie. En effet, en 1965 Singapour a été rejeté par la Malaisie et le premier ministre de l’époque, Lee Kwan Yee (LKY), avait peine à retenir ses larmes quand il a annoncé la nouvelle à ses compatriotes. Il se retrouvait avec une île-état comptant peu de ressources naturelles, mais une population – à majorité chinoise – de travailleurs vaillants.

Lee Kuan Yew, père-fondateur du pays.

LKY est un personnage pour le moins fascinant.  Premier ministre de 1959 à 1990, il a pris des mesures importantes pour assurer la sécurité et la prospérité de son pays. Il a entrepris un programme d’industrialisation massive et offert des avantages financiers importants aux entreprises venant de l’extérieur. Au départ des troupes britanniques, il a instauré le service obligatoire et créé l’une des forces armées les plus sophistiquées de l’Asie. Il a aussi beaucoup investi dans l’éducation et l’apprentissage de l’anglais afin que ses concitoyens soient compétitifs sur le marché mondial.

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Ça c’était le côté positif de l’oeuvre de LKY. Mais ce dirigeant, considéré comme le père-fondateur de Singapour, a aussi mis en place quelques règlements absurdes qui peuvent vous valoir des amendes assez importantes! Par exemple, il est interdit de mâcher de la gomme. Jeter des déchets dans la rue vous coûtera 1000$. Traverser la rue n’importe où est aussi passible d’une contravention. Ne pas faire couler les toilettes peut vous coûter 150$…

En déplacement dans la ville il faut être particulièrement vigilant. Les voitures sont munies d’avertisseurs sonores qui se mettent en marche lorsqu’elles dépassent la limite de vitesse. Pour entrer dans un édifice il faut donner son nom au gardien, afin de surveiller les déplacements de la population. Dans le métro il est interdit, toujours sous peine de forte amende, de manger ou de boire. Il est aussi interdit d’avoir avec soi le fruit « durian » qui dégage une odeur très puissante et vraiment repoussante : si on vous prend avec on vous collera une amende!

La ville-état n’administre pas que des punitions financières : plusieurs infractions vous vaudront d’être battus avec une canne (caning) et pour la drogue, la peine de mort est régulièrement « exécutée »… Ce n’est pas pour rien que Singapour a le surnom de « fine city » : fine dans le double sens de « bonne » et « amende »….

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Nous avons fait l’expérience de la rigidité du système de sécurité de Singapour. En arrivant au pays, voyant que les feux d’artifice étaient prohibés j’ai montré au douanier les petits pétards achetés en Malaisie en prévision du Nouvel an chinois:  ça m’a valu 1h30 au poste de police! Je n’ai jamais été traité de manière inappropriée (Corinne s’en inquiétait car l’officier m’a amené au poste et retenu 40 minutes), mais je n’en revenais tout simplement pas du cas qu’ils ont fait avec ces pétards!  Pas moins d’une dizaine d’officiers ont manipulé les petites boîtes, ils ont fait des appels avec mon passeport en main, m’ont demandé où j’allais, quand je quitterais Singapour… J’aurais tenté d’entrer une bombe au pays qu’ils n’auraient pas passé autant de temps sur mon cas! Au bout du compte j’ai dû signer une déclaration comme quoi je regrettais d’avoir amené des objets illégaux et j’espérais que la police en dispose proprement. Une vraie farce d’un bout à l’autre…

 

Les habitants de Singapour ont sacrifié une partie de leur liberté pour s’assurer un pays propre et sécuritaire. Et aussi riche. Une personne sur six ici est millionnaire. Le coût de la vie est très cher, heureusement que nous avons été accueillis pas de bons amis Français (un grand merci à Jérémie, Hélène et les enfants!!!). En somme, ça a été pour nous une ville intéressante à découvrir, mais ce n’est définitivement pas l’Asie et pas une destination généralement recommandée pour backpackers…

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Quelques photos avec nos amis, les Avérous, rencontrés en Nouvelle-Zélande, et qui vivent à Singapour depuis 4 ans.

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Pour nous imprégner de la culture, Hélène a intégré Corinne à son atelier de peinture chinoise animé par un grand maître. Expérience fort intéressante!

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Et voilà une des « oeuvres » de Corinne!

 

6 commentaires on “Singapour: Big Brother vous regarde.

  • Bonjour mates,
    I trust Eric remained out of jail for the remainder of your visit to Singapore… While Singapore has its detractors, I happen to like the place because it was the only country in the world (other than Australia) where New Zealanders were disliked more than Australians. In most SE Asian countries, Australians have a bad reputation but in Singapore in the late 1980s, it was New Zealanders (they had an infantry battalion based there at the time and they caused lots of problems). I took great delight in telling the various bar owners in Singapore (in my broadest Australian accent) that I was a proud Australian and that, like them, I too distrusted and disliked those horrible New Zealanders. Great fun.
    Regards
    Chip

    • Hi Chip, yes, I managed to visit Singapore with minimal surveilance from the police… I was scared of writing bad things about the country, in case they monitor our blog, can you believe this? Nice city indeed, but not my type! Cheers.

  • Eh bien quelle expérience au poste de Police! Vous faites visiblement de belles rencontres en plus de magnifiques visites! … Bref, que du bonheur… Nous en sommes tellement heureux pour vous! Profitez de la belle chaleur qui nous manque pour l’instant 😉
    Bisous à tous!

    • Bonjour Sylvie,
      Eh oui, ce sont souvent les expériences plus désagréables qui font les meilleures histoires à raconter par la suite! On profite de la chaleur, ce n’est pas ce qui manque ici à Singapour, ville par ailleurs très belle et impressionnante. Dans quelques heures on prend un bus de nuit pour retourner en Malaisie, à Georgetown. A plus!

  • Vous me faites revivre mes rêves.
    Profitez en bien ; le temps passe si vite.
    J’aime bien parcourir vos propos
    BravoS sur votre choix de vie éducatif.
    Meilleures salutations
    JC Marcel

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