18 décembre 2016 | Éric Sauvé | 3 Commentaires Voyager en famille Cet article est un extrait de notre guide « Voyager en famille – Oui, c’est possible! », disponible sur notre page de Bienvenue. — Pourquoi vous voyagez avec vos enfants, ils ne s’en souviendront même pas! Comme nous l’avons entendu souvent celle-là! Certaines personnes croient qu’il est inutile d’emmener des enfants trop jeunes pour se souvenir d’un voyage. Nous ne partageons pas cette idée, qui revient essentiellement à dire que les premières années de notre vie ne sont d’aucune utilité, puisqu’on n’en garde aucun souvenir. Avant de quitter le Canada pour une année autour du monde, nous nous sommes tout de même souvent posés les questions : « Qu’est-ce que nos enfants vont vraiment apprendre à travers les voyages? Qu’est-ce que ça leur apportera réellement? » La mémoire émotionnelle Que les enfants ne se rappellent pas leur périple importe peu. Le voyage s’imprègnera dans leur mémoire émotionnelle, celle que les enfants développent en bas âge et qui influence leur personnalité. Les expériences vécues en voyage sont des occasions uniques de développer les habiletés et la faculté d’adaptation qui forgent notre personnalité et nous outillent pour affronter la vie. Les expériences vécues en voyage ont rapproché les enfants La découverte d’autres cultures Les voyages, c’est avant tout le contact avec les autres. C’est la découverte de nouvelles cultures, de langues étrangères et de mets différents. Peu importe leur âge, les enfants sont sensibles à ces changements et chacun réagira différemment. Même de jeunes enfants peuvent vivre un choc culturel, qui se définit par la perte de repères et qui peut entraîner initialement le dédain et la méfiance. Mais une fois la période d’adaptation passée, ce contact avec d’autres cultures favorise l’ouverture d’esprit. Les enfants sont naturellement curieux et n’ont pas toutes les inhibitions sociales que nous, les adultes, avons. Ils sont spontanés et trouveront toujours des moyens pour communiquer avec des jeunes de leur âge, peu importe la barrière linguistique. Voilà bien un domaine dans lequel un adulte peut apprendre d’un enfant, quel que soit l’âge de ce dernier. Angkor, Cambodge Prendre conscience des différents modes de vie Les voyages, c’est aussi des occasions de prendre conscience des différents modes de vie. Au contact des autres et de nos différences, les enfants réfléchissent à leur mode de vie pour ce qui est, par exemple, de l’école, des jeux et des repas, et à leur niveau de vie relativement, entre autres, à l’accès à l’eau potable, au confort de l’habitat et à la disponibilité des jeux vidéos et des appareils électroniques. En tant qu’Occidentaux, nous vivons dans les sociétés les plus riches au monde et il est non seulement bon de prendre conscience de la chance que nous avons, mais aussi de constater que la majorité des gens sont heureux malgré leurs ressources limitées. En Asie du Sud-Est, en Inde et en Amérique latine, nous avons vu des familles défavorisées qui étaient unies et heureuses malgré leur pauvreté évidente. Le bonheur ne se quantifie pas en fonction du salaire des parents ou des ressources matérielles de la famille. Hoian, Vietnam Contempler la beauté du monde Le bonheur d’emmener ses enfants dans un autre pays, sur un autre continent, c’est aussi leur faire prendre conscience de l’immensité du monde et de la beauté de notre planète. Dans le nord du Vietnam, nous avons vu des cultures en étages et des paysages magnifiques. En Australie, la terre rouge à perte de vue offre un paysage à la fois envoutant et bouleversant. Et que dire de la beauté et de la diversité des peuples et des coutumes? Culture en étages, Sapa, Nord Vietnam Développer son système D D pour débrouillardise. Défini comme la capacité de se débrouiller, de se tirer d’affaire. Du fait qu’ils doivent vivre en communauté serrée avec leurs parents et leurs frères et sœurs, les enfants doivent apprendre à faire des compromis, à partager et à trouver des moyens de régler leurs conflits. Ils vivront de nombreuses occasions où ils devront résoudre des problèmes. Lors des situations difficiles, par exemple lors d’un long trajet dans un autocar surchauffé où ils sont coincés les uns sur les autres, les enfants doivent trouver des façons d’être plus à l’aise. Sinon, ils doivent trouver les ressources à l’intérieur d’eux-mêmes pour tolérer la situation qui ne peut être changée. Ils doivent aussi faire régulièrement preuve de débrouillardise, par exemple, pour négocier le prix d’un souvenir qu’ils désirent ou bien demander le prix d’une bouteille d’eau et la payer. Cet exemple peut paraitre anodin, mais pour parvenir à obtenir un prix et effectuer une transaction, les enfants doivent apprendre quelques mots dans la langue locale, comme « bonjour », « combien ça coute? », et « merci ». Enfin, durant les inévitables temps morts, dans les transports ou au restaurant, les enfants doivent trouver des moyens de se divertir pour passer le temps. Street food, Malaisie Développer ses fonctions exécutives Le voyage favorise le développement de ce que les cliniciens appellent les « fonctions exécutives ». Ces fonctions correspondent aux capacités nécessaires pour s’adapter à des situations nouvelles, c’est-à-dire non routinières, pour lesquelles il n’y a pas de solutions toutes faites. Les enfants apprennent à sélectionner les informations importantes. Ils élaborent un plan d’action, définissent les étapes à suivre pour arriver à leur but et trouvent une réponse appropriée. L’expérience du voyage permet à l’enfant de se développer et lui apprend à gérer ses émotions, à résoudre des conflits, à dédramatiser une situation et à écouter le point de vue de l’autre. Une des grandes capacités que des parents peuvent léguer à leurs enfants est d’amener ceux-ci à prendre en charge leur bienêtre et celui des autres, ce qui sera pour eux un atout indispensable dans la vie. Grande barrière de corail, Australie Se forger une vision du monde Voyager offre une multitude d’occasions pour discuter de différents enjeux en famille. Par les voyages, les enfants seront plus à même de comprendre le monde culturel, politique et géographique. Les enfants pourront ainsi forger leur propre vision du monde. Les voyages leur permettront d’acquérir des points de repère solides sur lesquels viendront se greffer les connaissances futures. Vous voilà maintenant munis d’arguments pour répondre aux gens qui mettront en question vos plans de voyage. Pour en apprendre davantage sur le voyage en famille, je vous invite à vous procurer notre livre « Voyager en famille – Oui, c’est possible », disponible sur la page de Bienvenue.
Je viens de découvrir votre blog et je suis très admirative de votre vision « de la famille » en voyage. J’ai toujours adoré voyager et très franchement j’ai toujours eu une appréhension sur le fait de partir avec mes futurs enfants dans quelques années. Vous me réconciliez avec cette possibilité et c’est très agréable. J’aurais juste une question à ce propos : à votre avis à partir de quel âge l’enfant est à même de partir? Vous pensez qu’avant l’âge de 3 ans c’est possible? Merci pour votre partage qui me fais beaucoup de bien, cela me rappelle que tout est possible et notre seule limite c’est notre barrière mentale. Au plaisir Répondre
Très intéressant! Je suis en accord et selon moi autant applicable pour les adultes. Le voyage est sans doute la meilleur école de vie! Merci pour vos posts! Répondre
Merci de nous suivre et de commenter Julie! Les voyages, c’est effectivement l’école de la vie. Je crois d’ailleurs qu’on avait utilisé cette même expression dans un autre article sur le blogue. Répondre