18 mai 2015 | Corinne Nadeau | 5 Commentaires Voyager en famille Quel plaisir en voyage de déambuler dans les marchés locaux! Il y a certes des odeurs nauséabondes, dont le poisson fermenté et le fruit exotique durian (« Smells like hell, tastes like heaven » nous disent les vendeurs, ouais ouais…), mais ce qu’on y trouve surtout, c’est toute l’animation de la population autour de cette activité quotidienne qu’est l’alimentation. La préparation de la nourriture occupe une grande part de la journée. Les gens se lèvent très tôt pour aller au marché et dénicher les aliments frais dont ils ont besoin pour cuisiner. Visiter le marché du matin, c’est découvrir les habitudes culinaires et constater la diversité des ingrédients qui entrent dans l’alimentation asiatique. C’est aussi être témoin de tout le travail et les efforts investis pour nourrir la famille. La journée des marchands commence très tôt, 3 ou 4 heures du matin pour certains. Les agriculteurs amènent des fruits et légumes colorés, les femmes préparent les nouilles de riz à la main, le lait de soya est fermenté pour préparer le tofu. Pour les bouchers, 3 heures du matin c’est l’heure de tuer le boeuf ou le porc, puis le dépecer en morceaux pour l’amener au marché et étaler les pièces de viande fraîche. Et oui, au marché, pas de réfrigération, alors la viande doit être préparée au dernier moment avant la vente. Pour plusieurs pêcheurs, la pêche des crabes, crevettes et poissons se déroule pendant la nuit et, le matin venu, ils amènent leurs prises au marché. Les femmes qui font le marché ont l’oeil aiguisé, elle savent reconnaître les produits frais. Par exemple, les crevettes du jour se reconnaissent à l’aspect translucide de la chair tandis que celles de la veille commencent à s’opacifier. Lorsque la vieille marchande commence à décortiquer les crevettes et les découper en petits morceaux, c’est qu’elles sont trop vieilles pour la consommation fraîche. Elle fera sécher les crevettes au soleil pour ensuite les faire fermenter afin de préparer la fameuse pâte de crevettes utilisée dans plusieurs sauces asiatiques. Même chose pour les poissons: ceux qui ne sont pas vendus assez rapidement seront séchés au soleil: pas de pertes! L’après-midi, il fait tellement chaud en Asie que les rues se désertent, les chauffeurs de tuk-tuk font la sieste dans leur véhicule, les commerçants s’endorment derrière leur étalage. Seuls quelques touristes très motivés continuent à visiter quand le soleil est au zénith… Puis, le soir venu, les locaux sortent de nouveau pour profiter de la relative fraîcheur. Les marchés de nuit s’installent. C’est aussi animé que le matin, mais cette fois ce sont surtout les vendeurs de vêtements et d’accessoires utilitaires qui sont actifs: t-shirts, pantalons, artisanat, élastiques, barrettes, lampes, gadgets de toutes sortes s’empilent sur les petits chariots des commerçants. On vend de tout, tout, tout! La première fois qu’on a déambulé dans les « night markets », c’était à Cairns en Australie et nous avions alors vite constaté que c’était un concept asiatique en voyant la clientèle et les commerçants. Après 3 mois en Asie, on réalise à quel point ces marchés sont présents dans toutes les villes, même les plus petites ont leur night market. Le samedi soir, c’est encore plus animé et festif: des dizaines de petits kiosques proposent des plats typiques à déguster sur place. Ces marchés sont pour nous l’occasion de goûter les saveurs asiatiques et la nourriture locale. Non seulement on peut déambuler en mangeant de kiosque en kiosque, mais les rues sont également animées de cette musique asiatique au son électronique. Le samedi soir, en Asie (et surtout en Thaïlande), on danse en plein air, sur la place publique, avec des femmes costumées qui montrent le pas au rythme de la musique. En Asie, où la vie tourne bien souvent autour de la famille, l’agriculture et les repas, rien ne vaut une visite dans les marchés de rue pour prendre le pouls de la population!
Très bel article Corinne, on s’y croirait dans ses marchés qui sont, comme tu l’écris si bien, le coeur de la société en Asie. On pourrait y mettre des milliers de photos et les tiennes sont très bien choisies. Tu as épargné des divers rats, cuis ou crus, insectes, serpents, liqueur de patte d’ours… C’est ici ta pudeur et ton respect pour l’Asie. Merci 🙂 Répondre
Corinne, As usual, you have been able to capture the essence of your experience in your writing and in your photographs. So much so, I can almost smell the fish market…. I liked your description of durian « Smells like hell, tastes like heaven ». It was explained to me as « like eating the world’s best caviar in the world’s dirtiest toilet ». Chip Répondre
I also came up with my own way of presenting the durian. « Smells like sh.., tastes like po..! » Let’s just say I’m not a big fan… Répondre
Corinne, tu résumes parfaitement l’Asie, tu comprends sûrement maintenant pourquoi je continuais souvent a parler de « mes asiatiques » à DC. La vie en Asie m’avais beaucoup manquee. Je suis très heureuse d’y retourner. J’ai promis Nils dé l’emmener avec moi en vol bientôt. Gros bisous a toute la famille. Répondre
Moi aussi l’Asie va me manquer, même si les conditions de vie ne sont pas toujours faciles (hygiène, chaleur, pollution, traffic, beaucoup de monde). Pour Nils, ce sera une très belle expérience de voir ces pays et la culture si différente. Les enfants ont beaucoup aimé et se sont rapidement adaptés au style de vie là-bas. A bientôt! Xxx Répondre