1 juin 2015 | Corinne Nadeau | 10 Commentaires Voyager en famille Quand on annonce à notre famille qu’on part en voyage, la première réaction est toujours positive: « wow, super, on est bien contents pour vous! » Puis, selon la destination, les grands-parents commencent inévitablement à s’inquiéter pour la sécurité de toute la famille et en particulier des enfants. Bien sûr, comme parents, la sécurité des enfants est l’une de nos principales préoccupations et nos choix de destinations en tiennent compte. Toutefois, même si nous sommes confiants que tout se passera bien, il y a toujours ces doutes passagers avant de partir: Et si un des enfants se perdait dans la foule? Et si l’un d’entre nous tombait gravement malade? Et si l’on était victimes d’un accident grave? Et si un enfant se faisait mordre par un animal ou piqué par un insecte, qu’il attrapait la rage ou la malaria? Et si… et si… Et si on l’avait laissée jouer avec un serpent venimeux?? Même si on chasse rapidement de notre esprit les risques d’incidents plus graves – enlèvement, braquage, agression – ces pensées nous gardent parfois éveillés la nuit avant notre départ. Je me souviens encore de ce qu’une amie nous avait dit spontanément et en toute candeur avant notre départ en Inde alors que les enfants avaient 3, 5 et 7ans: « Juliette, vous la gardez toujours près de vous; une belle petite blonde comme ça, ça vaut cher en Inde! » Mon coeur s’était arrêté de battre momentanément, juste à penser à cette effrayante possibilité… Les avertissements aux voyageurs sur le site du gouvernement canadien ne sont pas plus rassurants: quel que soit le pays, on dirait que toute la gamme des incidents qui arrivent aux touristes est listée : arnaques, vols à l’arrachée, agressions, actes terroristes, vols dans les bus, etc. Comment ne pas se laisser envahir par la peur et le doute alors? Bien souvent, les inquiétudes sont suscitées par la peur de l’inconnu: il n’est pas facile de se projeter dans l’avenir et de s’imaginer dans une ville ou un pays que nous ne connaissons qu’à travers les guides de voyage ou les récits des voyageurs qui nous ont précédés. Pour nous, ces inquiétudes n’ont jamais été un véritable obstacle, le désir du voyage et de l’aventure ayant toujours été plus fort que le doute. Et à chaque voyage que nous avons fait, nous avons réalisé combien ces peurs se dissipent dès que l’on met le pied en terre inconnue. Car dès qu’on arrive à destination, la familiarité avec les lieux, les gens, le mode de vie se développe: l’inconnu devient connu, l’abstrait devient concret, les peurs s’éteignent, tout devient abordable et gérable. Une fois rendus à destination et la confiance installée, nous ne sommes quand même pas à l’abri de tout incident. L’automne dernier, en Équateur, nous nous sommes fait voler tous nos appareils électroniques dans un autobus. Laptop, caméra, iPad, tout est parti d’un coup à notre insu. Au-delà de la perte des photos de voyage et des coûts engendrés (nos assurances n’ont pas couvert cet incident sans violence ni entrée par effraction), ce qui a été le plus difficile c’est de perdre notre sentiment de confiance. Nous sommes toujours assez vigilants en voyage sans être stressés outre-mesure et nous avions jugé que nos sacs étaient en sécurité au-dessus de nos têtes. On s’est fait avoir si rapidement et si facilement qu’on ne peut faire autrement que de penser qu’un incident est si vite arrivé et cela aurait pu impliquer les enfants. Dans les semaines suivant cet incident, nous avons vécu un sentiment de vulnérabilité qui n’est pas nécessairement agréable en voyage avec des enfants. Notre prochaine destination était le Brésil (qui n’a pas la cote en matière de sécurité), alors évidemment nous étions plutôt sur nos gardes pour tout. Pas question d’aller visiter les favélas de Rio; on a mis des cadenas sur tous nos sacs de voyage; on a attaché nos sacs sur nous dans les bus de nuit; on n’est pratiquement pas sorti le soir (ce que les locaux nous recommandaient); on a tenu nos enfants par la main pratiquement tout le temps. Vous voyez le genre. Puis, avec le temps, on a commencé à décompresser un peu… Tout le monde a sa propre zone de confort par rapport à tous ces aspects concernant la sécurité des enfants en voyage. Certains parents sont à l’aise de faire garder leurs enfants par des étrangers pour profiter d’une soirée en amoureux, d’autres non. Selon l’âge des enfants, certains parents vont laisser leurs enfants jouer au parc et partir se promener dans les environs le temps d’une heure. Côté santé, certains parents vont suivre à la lettre toutes les recommandations des cliniques santé voyage concernant la prévention des maladies (vaccination, moustiquaires, prophylaxie pour la malaria, hygiène de l’eau et des aliments), d’autres seront moins à cheval sur ces principes. Manger sur la rue ça fait partie du plaisir en Asie. Mais il faut faire bien attention à l’hygiène des aliments. Quoiqu’il en soit, tous les aspects concernant la sécurité des enfants en voyage doivent être considérés. Voici quelques réflexions et stratégies sur certains de ces aspects: 1: Bracelets d’identité. Pour que les enfants aient en tout temps sur eux leurs coordonnées personnelles, ils portent un bracelet d’identité au poignet (nom, date de naissance, numéro de passeport, email, tél. au Canada). On glisse en plus dans leur bracelet une carte d’affaires de l’hôtel où on loge. Les enfants ont appris par coeur leurs coordonnées et on révise de temps à autre. Dans chaque nouvelle ville, on leur dit quoi faire au cas où ils se perdent (à qui s’adresser, quoi demander, contacter la police, rester sur place, ne pas suivre un étranger, etc.). On a déjà utilisé pour certains pays une clé USB autour du cou avec copie du passeport ou encore un sifflet d’urgence (pour se faire repérer si l’enfant s’est éloigné dans une foule). On peut même insérer les cartes des hôtels dans ces petits bracelets. 2: Harnais pour petit enfant. Quand les enfants étaient petits (en Inde notamment), pour ne pas être séparés des parents dans une foule nous avons déjà utilisé, dans certaines circonstances, un petit harnais/sac à dos. Jamais on n’aurait utilisé ça au Canada, mais en Inde ça nous a bien servi avec la petite Juliette, 3 ans à l’époque. 3: Question santé, nous avons dans notre entourage des professionnels de la santé dont nous gardons les coordonnées (médecin, pharmacien ou autre) et à qui nous pouvons nous adresser pour des questions. Même si les services de santé sont accessibles partout, il nous est arrivé d’avoir besoin de l’opinion professionnelle « occidentale » concernant une option de traitement, un médicament, une interprétation de tests, etc. 4: Modes de transport: dans plusieurs pays, les normes de sécurité routière et les habitudes de conduite font parfois peur… En Asie du sud-est, on évitait les places en avant du bus tellement c’était stressant de faire face au trafic en sens opposé. Les conducteurs de taxi et d’autobus ont une conduite rapide, nerveuse et évitent les autres véhicules en donnant un coup de volant au dernier moment. Même si les gens ne portent pas la ceinture de sécurité, nous avons fait attacher les enfants à chaque fois que c’était possible – malheureusement bien souvent l’équipement était inopérable ou absent. Ce sont des éléments à considérer dans le choix de destination si comme parents cet aspect vous préoccupe. Sans commentaire. 5: Vélo et scooters: en Thaïlande et dans d’autres pays d’Asie du Sud-est, nous avons loué à l’occasion des motos ou vélos. Nous nous sommes assurés d’avoir des casques fonctionnels. Pas question pour nous de rouler sans casque, surtout les enfants, même si on était les seuls (ou presque) à en porter. Rassurez-vous, ce n’est pas elle qui conduisait! 6: Pollution : la pollution peut être vraiment intense en Asie du sud-est. Il nous est arrivé quelques fois de porter des masques pour protéger un peu nos voies respiratoires, ce que beaucoup de gens de la population locale font. Cet aspect est à considérer pour des enfants qui seraient vulnérables au niveau respiratoire. Faut croire qu’il y en a qui sont plus paranos que d’autres! 7 : Activités aquatiques. Lorsque nous pratiquons la plongée en apnée, tous portent des chaussures adéquates pour éviter de mettre le pied sur des coraux coupants ou des poissons venimeux. En Polynésie française, entre autres, il fallait faire attention de ne pas mettre le pied sur le poisson-pierre, dont les arêtes peuvent pénétrer très profondément la peau et le venim être mortel. Lors de notre passage sur la grande barrière de corail en Australie, c’était la saison des méduses (dont la piqûre peut être mortelle) alors sans hésitation, nous avons enfilé le « wet suit » même si l’eau était très chaude. Les chaussures se sont avérées idéales sur terre comme dans l’eau. 8: Animaux et insectes: pour l’effet placebo, nous avons mis dans nos bagages un kit de succion à venim. Et bien oui, les recommandations médicales étant divergentes en ce qui concerne les soins d’urgence pour les morsures de serpent ou d’insectes venimeux, nous avons acheté à notre clinique santé-voyage un kit de succion juste pour acheter un peu de paix d’esprit. Mais la meilleure protection demeure la prévention. Il faut sensibiliser les enfants au danger de certains animaux. Quand on a visité la famille Saints en Australie, les enfants ont eu un petit discours sur les araignées « red back » très dangereuses qui se trouvent dans la cour arrière: comment les reconnaître, quoi faire, quoi ne pas faire, etc. Même chose pour le redoutable « brown snake » australien dont la morsure ne nous laisse que 30 minutes pour arriver à l’hôpital… Bref, selon le pays visité, il faut adapter le discours sans créer de peur démesurée non plus, car à vrai dire, on ne croise que très rarement tous ces animaux dangereux… Ceci n’est évidemment pas une liste exhaustive des questions de sécurité concernant les enfants en voyage. Et vous, avez-vous d’autres stratégies à partager concernant la sécurité? Il nous fera plaisir de vous lire et de prendre des notes!
Corinne, A great article and I’m sure plenty of parents thinking about emulating your wonderful adventure will come away with great ideas. Do you find having their 6 feet, 3 inches tall bearded father walking around with the children to be a deterrent as well? Chip Répondre
Chip, You gave me a good laugh, as usual. Besides, I didn’t know you were intimidated by men with beards?? Well, I guess we all are to a certain point… I look at myself in the mirror and I am intimated! :-)}> (that’s a Smiley with a Beard!) Répondre
En général, à ceux qui tentent de me stresser avant le départ, je réponds qu’il y a aussi mille et un danger à la maison. Nous sommes partis sans bracelet de sécurité et j’ai fait le choix de m’en procurer un depuis que nous sommes rentrés. Car ma fille de 3 ans a l’impression de bien connaître les lieux (cela fait longtemps que nous n’avions pas habité aussi longtemps au même endroit) et donc pense pouvoir se promener seule et que ce n’est pas grave si elle nous perd de vue. Maintenant j’avoue que l’utilité principale est de me rassurer moi. Répondre
Bonjour Tiphanya, Effectivement le bracelet rassure surtout les parents. Je me dis aussi que, si jamais un événement malheureux survenait, le bracelet pourrait éventuellement servir. En plus il est joli! 😉 Répondre
Bravo pour ce document produit sur la sécurité des enfants. un seul mot pour vous CHAPEAU,on vous suit et on vous aime . Répondre
Vous m’inquiétez là!! Avec notre Ruben qui court de partout, je me dis qu’il va falloir s’organiser pour l’Inde!! Le bracelet est vraiment utile? J’hésite à en prendre… A+ les voyageurs! Répondre
Bonjour Alice, La petite Juju avait 3 ans quand nous avons visité l’Inde du Nord. Elle n’avait pas tendance à courir partout mais elle ne nous suivait pas comme elle suit présentement. Le harnais on s’en est servi peut-être 4 ou 5 fois, dans des lieux publics bondés. Il y a tellement de monde en Inde que l’on a l’impression d’être toujours entourés. Moi j’aime bien avoir les enfants près de moi alors quand je me retourne il faut que je les voie. Quand ils sont tout petits on les perd de vue facilement, alors le harnais était rassurant. Pour le bracelet, les enfants le portent seulement dans les grandes villes. Est-ce qu’il est utile? Ils ne s’en sont jamais servis, heureusement, mais ils le portent par précaution. Si tu as d’autres questions tu peux nous contacter en privé aussi. On ne voulait pas t’inquiéter!! Répondre